ÎLE DE PÂQUES

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Du 21 au 26 mai 2013

Nous voici sur la mythique île de Pâques, une des terres les plus isolées au monde où environ cinq milles âmes, des rapa nui pour moitié, autant de chiliens et quelques européens ont élu domicile. Si les pascuans ont eu une vie extrêmement difficile au cours de leur existence (guerres, épidémies, raz de marée…) ils jouissent aujourd’hui d’une vie agréable grâce à l’intérêt croissant que suscitent les célèbres statues monumentales. L’ensemble de l’île est d’ailleurs classé au patrimoine mondial par l’UNESCO depuis 1995.

Nous partons à la découverte des mystères de l’île en commençant par une petite balade dans l’unique ville où l’animation bat son plein (artisans sculpteurs, restaurants,..). Nous croisons les trois mousquetaires, version pascuane, sur notre route et à l’entrée du minuscule port de pêche une tortue fait sa sieste.

Puis nous grimpons sur un des anciens volcans en traversant des champs de fleurs sauvages et en arrivant au sommet du cratère nous découvrons en son sein un patchwork de couleur absolument fabuleux.

A quelques pas, l’ancien village en pierre de basalte d’Orango servait au temps jadis de lieu de cérémonie de l’homme oiseau, étrange rituel annuel qui consistait à envoyer des hommes vaillants et sportifs, chacun représentant sa tribu, traverser la mer pour atteindre le motu Kao Kao et rapporter un œuf de frégate au chef de sa tribu, une véritable performance à réaliser car non seulement la mer est ici très mouvementée mais elle est aussi remplie de requins et une fois l’œuf récupérer il fallait remonter la haute falaise abrupte pour revenir au village. Le gagnant obtenait le statut d’homme-oiseau, on le peignait alors tout en rouge et il devait durant toute une année vivre reclus, pas vraiment cool comme récompense .

Dans la grotte d’Ana Kai Tangata des peintures murales évoquent l’histoire de ce personnage si singulier.

Aujourd’hui nous longeons la côte ouest, nous découvrons les grottes de Maunga, Te Pahu et Ana Kakengo qui servaient autrefois de refuges aux habitants, la dernière d’entre elles possède de belles fenêtres ouvertes sur la mer.

Puis nous marchons seuls, des heures durant, dans la verte plaine où gisent des milliers de pierres volcaniques, on distingue au loin quelques statues couchées et une superbe plate forme cérémonielle donnant sur la mer ; Une atmosphère mystérieuse se dégage de cet endroit à la fois hostile et impressionnant.

Nous partons aujourd’hui à la découverte du patrimoine archéologique de l’île qui comprend 887 Moais (statues) recensés à ce jour, on suppose qu’il y en a encore enfoui sous la terre. Il n’y a pas de traces écrites par les ancêtres de l’île mais des transmissions orales, ce qui laisse libre court à tout un tas d’hypothèses sur l’histoire de ces derniers.

Dans la carrière de Rao Raraku on réalise à quel point la fabrication des statues nécessitait efforts et patience. Des dizaines d’ébauches sont éparpillées sur ce site incroyable.

Et dans la roche on distingue deux colosses inachevés qui auraient certainement été les plus gros de l’île puisque l’un deux mesure vingt et un mètres et aurait sans doute pesé cent soixante dix tonnes au mimimum .

Une fois terminé, le Moai était transporté (le moyen reste encore un mystère) au bord de mer et planté la face vers l’intérieur des terres. Un chapeau rond en pierre rouge était posé sur la tête et du corail était incrusté dans les yeux pour représenter le visage vivant d’un ancêtre particulier qui protégeait ainsi sa famille et le territoire.

Non loin de la carrière nous foulons la terre rouge du volcan Rano Raraku au cratère gorgé d’eau et sur les flancs des collines qui l’entourent des fleurs roses tendent une toile couleur pastel jusqu’au sommet.

Le plus grand Moai de l’île mesure neuf mètres quatre vingt et pèserait soixante quatorze tonnes !

La plus longue lignée de statues se trouve à Ahu Tongariki où quinze Moais, tous différents, trônent majestueusement sur le site. Admirer ces colosses au lever du jour ou encore en pleine lumière est un moment magique.

Sur ce site exceptionnel on peut également découvrir des pétroglyphes, on distingue entre autres une tortue et un poisson incrustés dans la roche.

Différents clans se partageaient l’île mais leurs territoires se rencontraient en son centre sur un lieu sacré appelé Te pito o te fenua « le nombril de la terre », une pierre ronde symbolisant la naissance est placée au cœur du site.

Nous atteignons la plage de sable rose d’Anakena où sont plantés des cocotiers par centaines donnant à cet endroit un paysage plutôt singulier où sont présents, bien entendu, quelques Moais.

Plein d’autres endroits fabuleux abritant des rangées de statues monumentales nous fascinent tout autant comme le site de Ahu Akivi ou encore Ahu Tahai où nous avons la chance d’assister à un coucher de soleil inoubliable.

Aujourd’hui nous assistons à une course de va'a que nous pouvons suivre au large ;

Avant de longer la côte accidentée aux étranges couleurs pourpres et grises que la mer vient fouetter avec violence, ici aussi le paysage est superbe.

Sur le chemin du retour, nous rencontrons Querro, un sculpteur de Maoi très sympa qui n’hésite pas à laisser Didier s’essayer à la taille de pierre sous son œil amusé avant de terminer son œuvre, l’art de la sculpture ce n’est pas donné à tout le monde .

Sur le site de Ahu O’Orongo, sont exposées les statues modernes taillées dans la pierre de lave qui sont créées à l’occasion du festival traditionnel de Tapati qui a lieu un fois par an et qui met en compétition des artistes de talent, peut-être auront nous un jour l’occasion d’y voir une œuvre de notre ami Querro qui viendra amplifier encore le nombre de Moais sur l’île.

Nos quelques jours sur l’île mystère s’achèvent, nous laissant en tête des histoires et des légendes extraordinaires ainsi que des images de paysages fantastiques et de statues monumentales encore pleines de secrets.