ITINÉRAIRE
Du 14 au 18 mars PAÏTA
Le 19 mars POE
Le 20 mars KOUMAC
Le 21 mars POINGAM
Les 22 et 23 mars HENGHIEME
Le 24 mars POE
Le 25 mars LA FOA
Le 26 mars CANALA
Le 27 mars LA FOA
Le 28 mars CANALA
Le 29 mars PAÏTA
Le 30 mars YATE
Le 31 mars RIVIERE BLEUE
Le 1er avril PAÏTA
Du 1 au 7 avril LIFOU
Du 1 au 7 avril OUVÉA
Du 8 au 10 avril LIFOU
Du 11 au 15 avril LIFOU
Du 16 au 17 avril PAÏTA
Du 14 au 25 mars 2013
Après 20 mois et 6 jours que nous avons quitté notre mère patrie nous retournons en France .
Et c’est Audrey qui nous accueille à l’aéroport tel un couple princier avec grand sourire et colliers de fleurs.
Elle nous emmène dans sa petite tribu « la tribu des Biboulous », issue de la Picardie et installée
à Paita depuis deux ans. Nous nous étions rencontrés en Tasmanie et ils nous avaient gentiment proposé de nous héberger et de nous briffer sur la Nouvelle Calédonie et ses îles voisines. Nous
voici donc installés dans cette jolie maison avec vue sur la mer et les ilots tout proches, chaleureuse et pleine de vie avec les trois adorables petits « Zoreilles » Eliot, Titouan et
Malo qui se préoccupent constamment du bien être de leurs parents en prenant bien soin de ne pas les laisser s’ennuyer une seule seconde dans la journée . Nous passons quelques jours avec notre famille d’accueil qui nous bichonne, nous fait découvrir la beauté des îlots
voisins et des fonds marins, nous fait goûter les poissons du coin, des marmelades au citron vert et des gâteaux maison ! Le bateau de David étant en réparation, leur ami Gildas nous prête
spontanément le sien pour une petite virée en mer et Christil, un autre frère de cœur, nous emmène dans le lagon toute une journée, bref un début de séjour vraiment très cool
.
Nous sommes
heureux d’entendre tout autour de nous la langue de Molière, de savourer du bon pain, de la charcuterie et surtout du bon vin français .
Nous quittons notre famille en or pour partir vers Poe. Le temps est pluvieux, hé oui c’est la saison des pluies nous confirme le gérant d’une petite distillerie d’huiles essentielles où nous découvrons l’huile de Niaoulis (eucalyptus à l’écorce épaisse et blanchâtre qui pousse dans toute la NC sauf aux îles loyauté) aux mille vertus notamment en cas de rhume ou de bronchite, l’huile extraite des feuilles de cet arbre dégage un parfum très odorant qui envahit la petite boutique dès l’ouverture du petit flacon que nous venons d’acheter !
Arrivée à Poe en fin de journée sous une pluie torrentielle . Au matin le ciel est toujours très couvert, nous décidons de remettre à plus tard notre visite sur place et remontons vers
Poingam en passant dans le petit village de Poum où nous apercevons des maisons traditionnelles.
Poingam est un très bel endroit au bord de la mer où on peut découvrir la faune et la flore sous marine,
faire de belles petites balades dans les collines abritant des chevaux sauvages et bien d’autres créatures plus ou moins sympathiques .
La végétation ici est surprenante et partout dans le camping des arbres fruitiers (citroniers, papayers,
avocatiers…) un petit coin vraiment très chouette .
Nous descendons la côte est, nous traversons des champs de fleurs, des routes bordées de forêt tropicale où cocotiers et bananiers poussent à l'état sauvage par centaines, nous grimpons des collines verdoyantes avant de passer le bac de Hienghene lui aussi très spécial !
Le beau temps faisant son apparition, nous découvrons cet endroit magique avec ses massifs de calcaire karstique gris anthracite plantés dans l’eau et bordés par des plages magnifiques. Les fonds marins sont ici très beaux et encore bien préservés.
Différents points de vue surplombant la mer nous offrent un panorama superbe sur les rochers dont certains
ont une forme très étrange comme la fameuse poule ou encore le sphinx .
Il fait très lourd et notre petit bain de pieds dans la rivière où l’eau est bien fraîche nous fait un bien
fou .
Dans les terres nous distinguons à peine les petites maisons en tôle ondulée, en bois ou en béton enfouies dans la forêt et toujours entourées de magnifiques jardins entretenus avec beaucoup de soin.
Les arbres aux mille essences se reflètent dans l’eau transparente des rivières, c’est vraiment superbe !
Nous grimpons les verdoyantes collines du Col des Roussettes, en chemin nous nous
arrêtons devant un stand de fruits, le principe est simple et identique à l'Australie et la Nouvelle Zélande : pas de vendeur, on prend ce que l’on veut et on met la somme
correspondant à nos achats dans la petite boîte en fer posée sur la table .
La brume s’installe en fin de journée réduisant toute visibilité, visite terminée pour
aujourd’hui .
Nous sommes de retour à Poé, nous empruntons le sentier des trois baies offrant de belles vues sur la mer, puis nous entrons dans le Rocher percé où un passage étroit, creusé dans la falaise, nous conduit sur une jolie plage.
Juste à côté, la falaise érodée s’est détachée dans la mer formant un bloc isolé qu’on nome ici le Bonhomme de Poe.
A La Foa, nous flânons quelques instants dans un petit parc rempli de totems représentant l’univers de la mer, le travail de la terre, le métissage ou encore quelques proverbes.
Et à Farino nous faisons une balade en forêt jusqu’à la petite cascade entourée d’une végétation tropicale superbe.
Du 26 mars au 1er avril 2013
Sur la route vers Canala nous passons devant un établissement de sources thermales désaffecté, des
baignoires en plein air gisent sur le sol, des tuyaux percés acheminent encore l’eau chaude sulfurée jusqu’aux bassins encrassés par l’usure. Il y a sur cette île un potentiel énorme qui demeure
inexploité pour des raisons multiples et complexes et nous trouvons cela vraiment dommage .
Entre Canala et Thio nous devons emprunter « la route à horaires », cette dernière se
nomme ainsi en raison des tranches horaires imposées pour éviter tout croisement de voitures, treize kilomètres de sens unique ! En chemin on comprend vite pourquoi cette règlementation a
été instaurée ! Nous traversons une zone à forte présence d’amiante et arrivés au dixième kilomètre, nous sommes stoppés par des travaux qui bloquent complètement la voie et qui nous
obligent à faire demi-tour et à repartir sur Canala .
Nous traversons la ville où sont dressés de beaux totems à l’effigie de Christian Karembeu, footballeur kanak et grande fierté nationale, pour le remercier de sa participation à la construction d’écoles et de structures de loisirs ici même.
Nous grimpons jusqu’à la cascade de Ciu. Un aller retour de dix minutes pour voir la cascade sans grand intérêt ainsi que le beau point de vue sur la vallée
et en arrivant à la voiture nous apercevons un voyou qui s’enfuit, ce dernier a brisé une vitre de
notre véhicule et dérobé nos objets personnels (dont mes lunettes de vue) .
Le gendarme qui enregistre notre plainte nous confirmera que bon nombre de touristes rencontrent ce genre de soucis dans ce secteur qu’il vaut mieux éviter ! Résultat, bien des tracas et une perte de temps considérable pour régler le problème.
Nous sommes contraints d’abréger notre visite de Nouméa pour racheter tout ce dont nous avons
besoin .
Nous partons vers les terres rouges du sud et traversons des endroits superbes où cascades et rivières scintillent dans un décor ocre. La route est parfois difficile, nous passons devant l’ancienne mine et l’usine de traitement du nickel en longeant quelques beaux points de vue sur la mer.
Nous arrivons à la Rivière Bleue, dans la lumière matinale nous découvrons un paysage magnifique !
Petite randonnée à travers la forêt tropicale où nous surprenons des cagous, oiseaux endémiques de Nouvelle Calédonie ; Ces derniers ne volent pas, leurs ailes colorées à l’intérieur ne servent que pour la parade amoureuse ou pour se défendre d’un éventuel prédateur, ils possèdent également une petite crête qu’ils déploient de temps à autre, male et femelle sont quasiment identiques.
Nous atteignons la forêt noyées où de longs troncs dénudés restent encore debout dans les eaux transparentes de la rivière donnant une atmosphère singulière à ce lieu.
LIFOU( ÎLE DE LA LOYAUTÉ)
Du 2 au 7 avril 2013
Nous nous envolons pour Lifou, le soleil est revenu et il fait 29° .
Nous nous installons à « Lilo Rêve » où nous plantons notre tente sous les cocotiers. La mer est turquoise et transparente, nous enfilons de suite nos masques et tubas pour aller admirer les fonds marins où nous croisons de gros poissons.
Le propriétaire étant antipathique, nous changeons d’endroit dès le lendemain. Dans la nouvelle tribu, les femmes ont tressé des nattes et des dizaines de chapeaux pour les fêtes de Pâques, cette exposition nous permet d’admirer la qualité du travail de tissage qui est ici pratiqué.
Aux falaises de Jonkin nous nageons avec les poissons dans un décor de rêve.
Des plages superbes bordent les falaises de Xodre, aux allures parfois de cathédrales. La roche volcanique est coupante, grimper sur les rochers demande attention et prudence ! Un petit sentier bordé de mille essences conduit au cœur de la forêt et nous sommes contraints de rebrousser chemin tant la végétation devient dense.
Dans toute l’île on remarque des petites cases avoisinant les maisons, presque chaque propriétaire en possède une pour accueillir famille, amis ou touristes. Avant l’arrivée des convives, on laisse se consumer toute une journée un feu à l’intérieur de la demeure en bois et tiges de cocotier pour chasser toutes les petites bêtes qui sont nichées dans les coins et ainsi assainir la pièce dans laquelle un matelas sera déposé pour les invités.
Petit tour au seul marché de l’île où on peut trouver légumes, fruits et tous les tubercules mangés quotidiennement ici (taros, igname, manioc).
Nous visitons la chapelle de Notre Dame de Lourdes qui surplombe la mer ;
Puis nous descendons à la Baie de Jinek une réserve naturelle où une multitude de poissons
multicolores nous attendent ainsi que des tortues mais également un « tricot rayé », ce serpent rayé noir et blanc qui, sans être agressif, reste dangereux puisque sa morsure peut être
mortelle .
L’eau est si transparente que nous pouvons photographier les coraux depuis la
plage .
Aujourd’hui il pleut . Nous décidons de traverser la forêt pour rejoindre la
plage de Kikibeach. L’épaisse végétation nous protège des gouttes et lorsque nous arrivons enfin la pluie a cessé et nous découvrons une superbe plage de sable blanc déserte et
tranquille.
Découverte de la Grotte du diable avec Albert qui nous emmène dans la forêt en traversant les jardins où chaque plante possède des vertus comme ce fruit vert qui, bouilli avec les feuilles, se convertit en une tisane antidiabétique.
La grotte du diable est en fait constituée de trois cavités successives, la première est à ciel
ouvert, ses parois grisâtres sont humides et remplies de petits feuillages, dans un petit creux on aperçoit soudain deux crânes humains, peut être les restes d’un festin de cannibales avant
l’arrivée des missionnaires Anglais qui ont mis fin à cette pratique ! Le Diable quant à lui viendrait, selon la légende, se reposer chaque soir dans le fond de la troisième cavité, il
n’était donc pas présent lors de notre visite de jour et nous décidons de ne pas l’attendre .
Nous faisons un petit tour dans le jardin botanique où de jolies plantes, de la vanille (cultivée en abondance sur Lifou) ainsi que le Pahatr cette fougère dont on mange les jeunes pousses en salade cuite, poussent à foison.
Nous sommes désormais installés chez « Jeanne » ; Sous le faré, trois habitantes de
la Grande Terre ayant vécu en Polynésie, sont venues montrer leur savoir faire en matière de tissage de feuilles de cocotiers et de pandanus et nous sommes invités à rester auprès d’elles avec
les membres de la tribu qui sont venus pour apprendre. Nous ramassons des graines dans le jardin pour confectionner les colliers, puis nous nous mettons à l’ouvrage pour tresser des couronnes,
des paniers, des boîtes, des colliers, des mobiles, bref tout un tas de choses superbes que l’on peut fabriquer avec les matières locales .
Puis en fin de journée, les « Mamans de Lifou» nous invitent tous, sous leur faré, à une veillée de remerciements aux « Mamans de Polynésie ».
Nous devons « faire la coutume » dès notre arrivée. Ce rituel est essentiel, il représente la politesse et le respect de la tradition. Nous nous présentons donc comme il se doit en déposant notre manou (bout de tissu) dans lequel nous avons placé une somme d’argent en cadeau en exprimant nos remerciements et notre joie d’être invités à cette soirée communautaire. C
Nous nous rendons sur la plage de Chataubriand, cette dernière est réputée pour être la plus belle
de Lifou, cependant une irruption volcanique sous marine a eu lieu récemment et la mer a rapporté une grande quantité de pierres ponce sur le rivage donnant à la plage un aspect singulier. Didier
se plait à soulever trois gros cailloux mais en vérité cette roche volcanique est légère comme une plume . Les
habitants de l’île viendront bientôt chercher ces cailloux spécifiques qui leur serviront d’isolant pour les cases.
Sur la plage de Peng une ambarcation de fortune rend le décor encore plus romantique ;
Et sur la plage de Drueulu les enfants profitent des vacances scolaires pour venir s’amuser dans
l’eau .
OUVÉA ( ÎLE DE LA LOYAUTÉ)
Du 8 au 11 avril 2013
Ouvéa est une petite île vraiment très sympa ! Comme le temps est toujours très menaçant nous suivons les instructions de la maitresse de maison en installant notre tente à l’intérieur d’une petite case en construction. Au fil des jours nous découvrirons avec curiosité la manière dont on habille ces petites maisonnettes en bois et feuilles de cocotiers pour une durée de trois à dix ans selon l’étanchéité.
En montant vers le nord de l’île, nous passons devant les grilloirs où les cocos sont légèrement grillées avant d’être transportées à la distillerie où nous arrivons à présent.
Une forte odeur envahit la grande salle d’extraction d’huile, les cocos prédécoupées sont déversées dans un broyeur puis distillées pour en extraire la précieuse huile ; Deux tonnes de cocos donnent mille litres d’huile.
Les résidus secs sont, à leur tour, broyés et destinés aux cochons (bien meilleur que la farine
animale !) La coco est très présente ici, un tiers de la production d’huile sert à la fabrique de savon et les deux tiers sont utilisés pour alimenter l’ensemble de l’île en électricité (à Ouvéa,
on n’a pas de pétrole mais on a des idées ) Le cocotier est donc un arbre extrêmement important puisque son
tronc et ses branches servent à la construction des cases ainsi qu’à la confection de décorations et la coco, en plus d’être un fruit délicieux, sert à produire de l’huile,
fascinant
.
Nous visitons la fabrique de savon voisine. La méthode de fabrication est simple : on procède à la saponification, réaction entre la soude caustique (lessive) et un corps gras (ici l’huile de coco) en chauffant l’ensemble à 40° (le pouvoir détersif du savon dépend de l’huile utilisée dans la saponification). Des parfums peuvent être rajoutés si nécessaire en fin de préparation à basse température.
Le savon liquide est coulé dans des coffrages en bois où il repose pendant 48 heures, temps nécessaire pour refroidir et durcir.
Il est ensuite démoulé à la main (on écarte les planches des caisses pour le libérer) puis coupé au
fil à beurre en boudins qui, à leur tour, seront redécoupés en petits rectangles. Enfin une machine arrondit les côtés et incruste le logo de la fabrique sur le savon qui sera emballé
manuellement sous film plastique ou dans des boîtes en carton. Les déchets restants après la découpe sont réduits en paillettes pour la lessive en poudre, rien n’est perdu .
Petite halte au Trou bleu d'Hanawa où de beaux poissons frétillent dans l’eau claire. Le trou aux
tortues quant à lui abrite une grande quantité de tortues qui jaillissent des profondeurs pour venir prendre une bouffée d’air ! Alors que nous guettons chaque frémissement de l’eau, une
vingtaine d’adolescents arrive et plonge sans retenue dans l'eau, anéantissant notre chance de revoir les tortues .
Après une petite balade sur les belles plages environnantes, nous allons dîner
« au soleil levant » ; Au menu crabe de cocotier, manioc, igname et taros, découverte de nouvelles saveurs . La « maman » qui tient le restaurant connait bien les plantes médicinales et nous parle de leurs vertus, de leurs associations
aux rêves prémonitoires de guérison, des coutumes et de la nécessité de garder le secret des recettes miracles. Soirée très intéressante
.
Aujourd’hui nous descendons dans le sud de l’île, sur notre trajet nous découvrons le travail artisanal local notamment la sculpture sur bois effectuée avec différentes essences dont le bois de senteur qui offre l’opportunité de sculpter des statues bicolores.
Un petit sentier nous conduit aux falaises de Lekiny, dans la roche on distingue les cavités où jadis reposaient les défunts de l’île.
Depuis le pont de Mouli, nous contemplons les plages de rêve et dans l’eau, malgré la houle, nous
distinguons de grosses raies. Soudain, une petite raie bondit hors de l’eau à plusieurs reprises, nous comprenons très vite pourquoi en voyant un gros requin la courser .
Petit tour dans le village où l’on découvre la grande chefferie, l’église et la grotte adjacente.
Nous flânons sur la plus belle plage de l’île, à l’horizon les dégradés de bleus sont
sublimes. Suivant la
marée, des bandes de sable s’enfoncent vers la mer, marcher sur ces minuscules îlots éphémères est vraiment magique .
Retour au camping en stop, formule très répandue sur les îles. Nous nous retrouvons à l’arrière
d’un pick-up accompagnés de deux belles petites filles, une très timide et l’autre très bavarde .
Au dîner, nous avons commandé un « Bouniat » ce plat local constitué de divers tubercules
accompagnés de poulet ou poisson, baignant dans du jus de coco et enfermés dans des feuilles de bananier que l’on cuit à l’étouffer durant des heures sur des pierres chaudes déposées dans un trou
creusé dans la terre. L’éblouissement n’est pas au rendez-vous mais nous nous devions de goûter ce met si populaire .