Du 27 mai au 3 juin 2013
Nous arrivons à Santiago du Chili sous une pluie diluvienne. Nous restons cloitrés dans notre chambre d’hôtel durant deux
jours et n’en sortons que pour remplir nos ventres affamés ! A la télé les infos diffusent des images d’inondations et de sauvetages par les pompiers, bienvenue au
Chili .
Enfin un ciel plus clément ! Nous nous baladons dans la métropole qui revit à nouveau. Visite de la cathédrale Iglesia, du Musée national, de la place des armées…
Avant de grimper sur les hauteurs de la ville pour apprécier la vue panoramique aux pieds de la Sainte vierge Marie.
Nous testons les saveurs locales en buvant un « mote con huesillo » une boisson froide
constituée de pêche et de blé tendre, pas mauvais mais pas délicieux non plus .
Puis nous prenons le bus pour rejoindre Laura et Marie Pierre, nos deux nouvelles amies
françaises, installées à Vina Del Mar, avec qui nous sillonnons les rues animées de Valparaiso, une ville « haute » en couleur, où chaque quartier possède son petit ascenseur qui nous
emmène au sommet des collines parsemées de maisons au ton pastel ou vif, décorées de fresques de toutes sortes. On peut passer des heures voire des jours dans ce
labyrinthe de ruelles colorées en découvrant chaque fois de nouveaux dessins, une ville vraiment très sympa .
Aujourd’hui nous filons vers Isla négra pour y découvrir la maison du célèbre écrivain, diplomate
et politicien Pablo Néruda. Située en bordure de mer cette étrange demeure est un véritable petit musée ; La bâtisse de soixante mètres carrés à l’origine compte aujourd’hui de
nombreuses pièces qui ont été ajoutées au fil du temps pour atteindre une surface de cinq cents mètres carrés. Chaque pièce est empreinte d’une atmosphère très particulière et nous découvrons que
ce personnage était un très grand collectionneur : une collection de proues de navires dans l’entrée, une collection de masques dans le couloir, une collection de bouteilles (vides) dans le
bar, une collection fantastique de coquillages (photos interdites), etc… Une visite surprenante .
Dernière journée sur Vina Del Mar, nous prenons le temps de flâner dans les rues de cette petite station
balnéaire très tranquille en cette saison creuse. Nous croisons un charmant marionnettiste, passons devant la pendule de fleurs, fierté locale gardée par la police 24h sur 24h ainsi que devant le
« poudlard » chilien où Harris Potter est peut être désormais prof d’espagnol, allez savoir .
Du 4 au 7 juin 2013
Notre bus a roulé toute la nuit et c’est à l’aube, dans la fraîcheur et le brouillard, que nous arrivons dans le village de Vicounia encore endormi.
Il fait si froid
que même les plantes vertes alignées dans l’entrée de notre hébergement sont emmitouflées dans de jolis pulls de laine .
Quelques instants de repos, un bon petit déjeuner et nous reprenons un bus pour monter dans la vallée de L'Elqui où des grands lopins d'orangers et de vignes s’étendent à perte de vue. Le raisin récolté ici sert à produire le Pisco, eau de vie de raisin, que les chiliens boivent à l’apéritif, accompagné de jus de citron et de sirop de sucre de canne, c’est délicieux mais très enivrant !
Nous flânons dans le petit village, la température a vite grimpé et les chiens viennent se
rafraichir en prenant un petit bain dans la fontaine .
A la tombée de la nuit nous nous rendons à l’observatoire, le ciel est dégagé et magnifique, nous nous rassemblons autour de notre guide, passionné d’astronomie qui nous présente ses planètes préférées dont Saturne entourée de ses splendides annaux, puis il nous parle de la voie lactée et nous montre les nébuleuses Karina et Tarentule ainsi qu’une étoile double ; Nous écoutons tous attentivement, écarquillant les yeux en scrutant l’espace. Nous terminons notre veillée en contemplant les constellations du zodiac, le scorpion est parfaitement visible.
Le chili compte de nombreux observatoires dont le plus grand du monde, le télescope Alma implanté sur le plateau d’Atacama qui a été inauguré en mars dernier mais qui n’est pas ouvert au public pour l’instant.
Route vers le parc national Azucar, une étendue de terre aride où près d’une trentaine d’espèces de cactus ont élu domicile.
Nous grimpons au « mirador » qui offre une vue splendide sur l’île voisine et toute la côte.
En redescendant au village des pêcheurs, nous croisons quelques pélicans peu farouches,
habitués à venir déguster les restes de poissons qui leur sont gentiment offerts .
Du 7 au 12 juin 2013
Nous remontons toujours vers le nord du pays, en traversant les étendues de sable jusqu’à San Pédro de
Atacama. Le village situé à une altitude de plus deux mille mètres se trouve au cœur d’un des déserts les plus arides au monde (35 mm de pluie par an) et pourtant durant notre première nuit sur
place, un orage éclate et au petit matin nous découvrons les rues trempées, la boue remplaçant la poussière durant quelques heures, incroyable .
San Pédro a su conserver son charme avec sa vieille église, ses rues en terre battue et ses maisons basses en pisé malgré une affluence de plus en plus importante de touristes. En effet, cet endroit est le point de départ de nombreuses excursions dans l'immensité du désert.
Nous commençons notre découverte des lieux par la visite de la vallée de la lune, nous entrons dans des petites cavernes puis empruntons des petits couloirs, tapissés de sel, creusés dans la roche pour atteindre le promontoire qui domine l’immense vallée de sable et de sel aux allures lunaires.
Au loin, on aperçoit les volcans du Lincancabur et de Sairecabur, tous deux dépassant cinq mille neuf cent
mètres et se situant à plus de trente kilomètres de notre emplacement. Nous restons jusqu'au coucher du soleil pour admirer la variation des couleurs dans la vallée et savourer le calme
environnant .
Les nuits sont très fraîches mais durant la journée nous bénéficions de températures très clémentes. Ce matin nous effectuons une petite randonnée vers le site archéologique de Pukara de Quitor, forteresse construite par les Atacaménos au 12ème siècle dont les vestiges s'étendent encore sur la colline. Au fur et à mesure de la montée, le panorama sur la vallée est splendide.
Deuxième excursion vers les lagons Cejar et Tebinquinche. Malgré le sol aride, de magnifiques plans d’eau s’étendent au milieu des plages de sel dont les croutes blanchâtres craquent sous nos pas.
Quelques flamants roses prennent leur envol dans le ciel irisé alors que le soleil décline, nous offrant un fantastique panel de couleurs avec les volcans enneigés à l’horizon, instants magiques !
Dès l’aube, nous partons vers le lac salin du lagon Chaxa où se regroupent de superbes flamants roses qui ne semblent aucunement troublés par notre présence et qui pataugent dans l'eau en toute quiétude.
Nous découvrons à nouveau un décor incroyable au milieu de ce grand champ de copeaux de sel solidifié.
Puis nous grimpons à quatre mille mètres d’altitude vers le lagon Miscanti y Miniques et c’est les pieds dans la neige que nous admirons le paysage prodigieux qui s’étend devant nos yeux émerveillés.
Nous redescendons au village de Toconao où les femmes s’affèrent à la confection de tapis et vêtements en
laine de lama, des épines de cactus en guise d’aiguilles à tricoter .
Sortie du lit à quatre heures du matin pour filer vers les Geysers Del Tatio. Alors que le soleil se lève doucement, nous découvrons les fumerolles qui s’échappent ainsi que les eaux bouillonnantes des petits bassins qui couvrent ce site géothermique. Nous sommes ici à plus de quatre mille trois cents mètres d’altitude et à cette heure très matinale nous sommes contents de nous réchauffer autour d’une bonne tasse de café car il fait moins six degrés !
En redescendant vers la plaine nous rencontrons un magnifique renard ainsi que des dizaines de vigognes qui paissent tranquillement au soleil.
Petite pause au village de Machuca, perdu dans la montagne, où nous dégustons un excellent
empanadas au fromage de chèvre .
Dans l’après midi, nous enfourchons nos VTT pour grimper sur les hauteurs de la vallée de la mort. Le chemin est rempli de pierres volcaniques et de sable et nous devons souvent descendre de notre monture tant le trajet est difficile mais quel panorama fantastique !
Après avoir traversé le tunnel, nous longeons durant des heures les falaises surplombant
la vallée au fond de laquelle de roses collines à l’aspect d’énormes meringues s’étendent à l’horizon. Nous pourrions rester des jours durant à contempler cet univers
exceptionnel .
Nous sommes désormais dans une des dernières grandes villes du chili à Calama où nous avons pris rendez-vous
pour visiter la plus grande mine de cuivre à ciel ouvert au monde. Hélas la visite est annulée à cause de la pluie qui s’est abattue sur le site durant la nuit et à la gare de bus on nous dérobe
une de nos valises . Nous décidons donc de remonter de suite vers le Pérou qui se trouve à quelques heures en bus.
Adios Chili !
Notre avis sur le Chili
Nous avons parcouru cette longue bande de terre de près de 4 300 kms en découvrant sa capitale, la ville atypique de Valparaiso ainsi que de nombreux villages plantés dans les montagnes qui s’étirent sous un ciel pur et criblé d’étoiles.
Nous avons goûté aux excellents vins chiliens ainsi qu'au Pisco délicieux mais très enivrant !
La beauté et la diversité des paysages sauvages nous ont enchantés, des déserts aux cônes enneigés des volcans dominant des lacs salés où se baignent les flamants roses.
Le Chili est le premier producteur mondial de lithium considéré comme le pétrole du futur, le plus grand gisement étant situé dans le désert d’Atacama, espérons que les parcs nationaux ne seront pas, à moyen terme, condamnés à être fermés pour l’exploitation du lithium.